Alors
voilà, je commence dans le vrai monde du travail par un poste d’APS (assistant
chargé de prévention et de sécurité). Un nouveau métier mis en place à
l’arrivée de F. Hollande au poste de président. Bref, un joli travail
(payé une misère) que j’embrasse à bras le corps au sein d’un collège réputé
sensible (quel doux euphémisme). Et là, je me dis qu'il faut que je les vouvoie
les jeunes, d’une part parce que je suis moi-même assez jeune et d’autre part je
ne veux pas qu’ils me voient comme un autre surveillant de cet établissement.
Et
donc mon premier argument : une petite mise à distance s’impose pour
éviter toutes familiarités et débordements notamment de ma part, je m’impose le
vouvoiement.
Dans
ma salle, même si souvent l’ambiance est détendue, je n’en attends pas moins une
certaine tenue de la part de mes élèves. Je ne peux me résoudre à les tutoyer
tout en leur demandant le vouvoiement. Au lycée,
les élèves sont quasiment des adultes et je me souviens quand j’avais leur âge
(surtout à partir de la 1ère) je voulais être considéré comme tel.
Il n’y a pas, à mon sens, de meilleure marque de reconnaissance d’une équité dans
les rapports (même si illusoire Gnark gnark !) que de m’adresser à eux avec
déférence. Ceci sera mon deuxième argument.
Le
troisième argument est quant à lui stratégique.
Le vouvoiement me permet d'utiliser le tutoiement comme un atout dans la communication avec l'élève notamment afin de diminuer la distance.
Effectivement, j’apprécie, lorsque nous sommes
dans une relation duale, passer au tutoiement. Je le fais alors quand j’ai besoin que nos rapports soient sur une autre fréquence, afin d’être
certain que le message envoyé soit bien reçu par l’élève, soit quand je dois
recadrer un élève parce que je trouve qu’il déconne, soit quand j'ai besoin que l'ambiance soit à la confidence. En règle générale, les langues se
délient plus facilement. Attention, la démarche est sincère et il ne s’agit pas
de manipuler mais bien d’utiliser un nouveau mode de communication afin de voir
si le propos sera mieux appréhendé par l’élève.
Alors,
comme je le disais au début de l’article, ce qui m’a le plus surpris, c’est
justement la surprise des élèves lorsque je les vouvoie et l’insistance de
certains à être tutoyé. En tout cas, je ne pense pas qu’il y ait de recette
miracle et il faut faire comme on le sent, suivant le mode où on est le plus à l'aise. Le
tout, comme d’hab, c’est d’être sincère. Qui sait, un jour je tutoierai peut-être
mes élèves, mais d’ici là...
Si
toi aussi, tu as ton avis sur la question et des arguments, tu peux les exprimer
dans les commentaires !
(comme
ça j’aurai encore plus d’arguments à sortir la prochaine fois 😀
)
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