Salut, salut !
Aujourd’hui,
je te parle d’un sujet sérieux, d’un sujet qui fait peur et dont personne ne
parle. Aujourd’hui, je vais te parler des profs qui se droguent !!!! Non
j’déconne, sur ce sujet je vais faire comme tout l’monde et dire que ça
n’existe pas (et considérer que l’alcool et le tabac ne sont pas des drogues 😊)
Voilà
voilà, non, je vais aujourd’hui te parler un petit peu du cannabis, car c’est
bien avec cette drogue là que j’ai eu le plus d’élèves confrontés à la drogue.
Et
là, en tant que prof de sciences éco, je suis un privilégié car je peux
sereinement aborder le sujet avec mes élèves. Je m’explique.
Connais-tu Howard S.
Becker ?
Si
oui alors c’est bien, bravo ! Si c’est non, c’est pas bien !
Plus
sérieusement, Howard S. Becker est un sociologue qui a travaillé sur
la déviance. Il est également pianiste de jazz. Et donc lorsque Becker décide
de travailler sur la déviance, il va tout naturellement le faire là où il a ses
entrées, c’est-à-dire dans le milieu des musiciens de jazz. Il va notamment
étudier l’apprentissage à la consommation de marijuana. Et ça, ben c’est au
programme.
Et
voilà, BIM ! Une belle porte
d’entrée pour aborder le sujet de la weed sans être dans la diabolisation du
truc et de ses consommateurs. (alors peut-être as-tu remarqué mais je change de
mot à chaque fois concernant le cana, tout simplement pour voir si j’arrive à
écrire cet article en ne répétant pas une seule fois le même mot).
Donc,
j’ai une porte d’entrée et ça c’est cool parce que non seulement, ils savent
les jeunes tout les risques encourus à prendre ce type de substances mais ce
qu’ils savent moins, c’est que ce genre de comportement vient d’une initiation
et qu’il y a un (ou des) rituel(s) qui vont accompagner cette consommation. Et par
le biais de la sociologie, on peut également revenir sur les risques sociaux
liés à la consommation de stupéfiant même les plus doux, l'un de ceux-ci (mais alors là je schématise à fond) étant
d’être perçu et de se percevoir comme déviant.
Ok
donc là, un bel angle pour approcher le sujet et puis donner une explication un peu
paternaliste des risques etc.
Mais concrètement ce
problème est-il très fréquent ?
Par
rapport au nombre de jeunes qui fument des joints : je n’en sais rien. Du
coup, hop ! Je te mets un joli
tableau avec plein de traits et de chiffres, certes ces stats datent un peu
mais ça fera plaisir à certains (à commencer par moi) et pis ce genre de
graphique, ça donne tout de suite une petite plus-value à l’article et à son
auteur 😉
Par
rapport à l’année écoulée, franchement, je pense bien que j’en ai eu quelques
uns qui de temps en temps venaient un peu défoncés. Mais, je suis un éternel
optimiste et je me dis que les yeux rouges, c’est dû au manque de sommeil… Et
je les crois quand il me le raconte. Sérieusement, sur mes deux classes que je
voyais le plus, j’en avais 4 où je les savais consommateurs plusieurs fois dans
le mois.
Alors que faire ?
Déjà,
si le jeune se trouve défoncé devant toi et pas bien, à ce moment là, la
meilleure des solutions c’est de bien lui faire la morale.
Ben
en fait non. Parce que présentement, il est défoncé et si il pense avoir besoin
de se défoncer pour supporter sa vie, c’est peut-être pas génial de lui montrer
de l’agressivité.
S’il
n’est pas bien, direction l’infirmerie. Bien sûr l’incident est à discuter avec
la vie scolaire et la direction pour voir la marche à suivre concernant la
famille. Car si en tant que prof, je suis au courant de ce type de
comportement, j’en informe ma hiérarchie et les détenteurs de l’autorité
parentale. C’est pourquoi, je le rappelle de temps en temps à mes élèves. Je
suis là pour eux, pour discuter d’éventuels tourments mais si ceux-ci inclus
des comportements les mettant eux ou d’autres personnes en danger, ou incluant
des produits illicites, je dois en informer ma hiérarchie et leurs parents.
Bref,
tout cet article pour un peu dédramatiser mais sans pour autant normaliser un
comportement qui doit amener à la discussion et à la compréhension de pourquoi
certains jeunes s'adonnent à la fumette. Si la sociologie m’a appris un truc, c’est
que les gens en général ont une belle capacité de réflexivité sur leur propre
parcours et leurs attitudes, à condition de les laissez pleinement s’exprimer et
d’échanger avec eux sans jugement.
Après
en tant que prof et parent, le meilleur conseil que je puisse donner (ben oui
ici c’est mon blog donc si j’ai envie de donner des conseils, ben je le fais) c’est
de ne pas faire l’autruche et de ne pas rester isolé face à cette situation.
Sur
ce je te laisse, je m’en vais me faire planer grâce au morceau de musique Child
In Time de Deep Purple et un peu d’encens 😁
(Si
toi aussi, tu as des méthodes peu onéreuses, légales et sans risques pour la
santé de décrocher quelques instants de ce monde de brutes, n’hésites pas à me
le dire dans les commentaires !)
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